Patrimoine et gouvernance

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Chaque ville détient en effet un environnement architectural et urbanistique qui lui est propre et qui s’inscrit dans un contexte économique, social et politique ; il est logique de supposer que les politiques patrimoniales mises en place dans chaque ville, soient étroitement liées à ce contexte. Mais elles dépendent aussi de l’existence d’un leadership local plus ou moins fort, d’une élite sociale plus au moins impliquée dans la question, d’une société locale plus ou moins réactive.
Ainsi, peut-on émettre l’hypothèse que dans le contexte actuel, et dans un pays comme la France, où historiquement le rôle de l’État a été primordial dans la constitution et la protection des objets patrimoniaux, et où le patrimoine est géré par le même arsenal d’outils et de procédures, les villes détiennent une marge de manœuvre qu’elles peuvent activer si elles le désirent. De nouveau, un rapide aperçu des manières de faire dans les différentes villes distingue celles qui ont une politique patrimoniale forte (correspondant à la mise en place d’un projet patrimonial cohérent porté par l’ensemble des acteurs locaux : élus, population locale, associations, secteur privé) de celles qui au contraire traitent le patrimoine « au coup par coup », de manière plus dispersée et moins cohérente.
Les politiques patrimoniales locales font l’objet d’une lecture double. Il s’agit à la fois d’analyser la capacité d’intégration des acteurs patrimoniaux, des groupes sociaux, et les différents intérêts en jeu au sein d’une cité. Existe-t-il une stratégie patrimoniale locale convergente ou bien, observe t-on des blocages importants liés à des conflits d’intérêts quant à la mise en place d’un projet patrimonial collectif ? Il faut également examiner si dans les rapports et négociations avec l’État, les collectivités locales, les autres communes, les villes sont capable de développer une vision patrimoniale claire, lisible, réfléchie.
Au bout du compte, cet ensemble d’interrogations revient à se demander si les villes mettent en place une véritable politique patrimoniale ou en d’autres termes une gouvernance patrimoniale, ce qui implique cohérence, participation, réflexion commune, ou bien si, tout en ayant des préoccupations patrimoniales, elles ne font que juxtaposer des projets sans cohérence globale et sans réelle consultation des habitants
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